C'était un peu bancal
ça risquait de s'écrouler
tu as mis une planche
pour tout caler
pas une réparation, non
mais ça tient encore.

Il est maintenant très clair
que je ne suis pas un frigo.

En attendant que tu me quittes
Je bois un café
Deux
Trois
Quinze cafés tous identiques
Moitié eau
Moitié sucre

A deux,
Trois c'est trop.

Alors je me suis réfugiée aux chiottes, comme si mon chagrin allait soudainement sortir par tous mes orifices.

Il y a devant
La route
qui défile
Ce n'est pas nous qui avançons
C'est elle qui

recule

Mon amour n'a pas besoin d'être porté.
Je peux porter mon amour.
Je te porte de l'amour.

Cris grotesques
Dans la nuit captieuse
On n'y comprend rien
Trop haut
Pas assez

clair

14h24
je me rappelle qu'il n'y a pas si longtemps de ça
nous comptions les heures qui nous séparaient
avec délice
ce sont pourtant les mêmes qui m'éloignent de toi
maintenant
elles ont un goût
amer

Ta valise dort près de moi
Elle attend ton retour
Et de partir
Pour de bon

Il y a un sac posé dans ma cuisine dans lequel je met le pain. Il y a ton prénom écrit dessus. C'est ironique parce que tu as toujours détesté ça, et que depuis que j'ai ce sac j'achète chaque jour du pain.

Que je mets machinalement dedans,

Et que j'oublie.

On serait en bord de mer sans qu'il fasse assez chaud pour enlever son pull, ni pour trop écarter mon bras du tien. On serait là, donc, il ne ferait pas très beau, le paysage pas incroyable et presque triste, les couleurs qui se confondent, c'est monotone et on les distingue à peine, juste à force de banalité et d'habitude. Et pourtant ce moment me revient souvent.

Après avoir enlevé le sparadrap il reste toujours un peu de colle qui ne part pas. Elle est sale, poisseuse. Forme de petites boules et s'attache aux doigts quand on veut l'enlever obstinément. Alors je choisis plutôt d'attendre que d'elle-même elle s'en aille. De toute façon je l'aurai oubliée bien avant. Et quand elle sera définitivement partie, je ne le remarquerai certainement pas.

Quand je me réveillais stupéfaite et transie, l'idée même de te voir, ton image, me semblait aussi nécessaire qu'insurmontable.

En 1 hora. Malgré le nom très lacanien de la ville, tu y étais toujours, comme aujourd'hui, aussi obstinément, là.

Golfech c'est un peu Paris. La centrale comme les rouleaux de Takesada Matsutani au Centre Pompidou exhibant leur interminable exécution. Cela fait si loin maintenant que nous ne nous sommes vus.

J’aime que les chevilles et les vis

Soient rangées séparément.

J’attends de retrouver mon souffle. Après l'uppercut, Le ventre dans la poitrine, J’attends que L’idée de toi si définitive S’efface peu A peu.

Tu vois c'est trop tôt. Je n'ai pas encore eu le temps de te demander ce que tu pensais de cet objet.

Je ne t’aimais pourtant pas. Ce lit m’appartient.

Je lis un livre de poésie qui parle de chambres. Je pense à celles que l'on a occupé. Les mêmes changent.

J'en ai assez de ne pas t'entendre.